Vous avez déjà peut-être entendu le mot AKA. Non, je ne parle pas du Haka, la danse maorie que l’on voit à chaque match de rugby avec la Nouvelle-Zélande ! Rien à voir. Je vous parle du sigle venu tout droit de la langue anglaise qui signifie « As Known As » dans la langue de Shakespeare, c’est-à-dire « aussi connu comme » ou en bon français « également connu sous le nom de » ou encore « surnommé ». Apprenez-en plus sur cet acronyme.

Une signification simple ?

Bon, vous l’aurez deviné, en général, on utilise AKA pour indiquer le surnom de quelqu’un. On suit ainsi tous les professionnels anglo-saxons du show-business qui l’utilisent déjà depuis longtemps pour indiquer le surnom d’une personnalité. Si vous avez déjà consulté un magazine people américain ou anglais, vous l’avez surement déjà rencontré. On pourrait aussi rapprocher cet acronyme d’« alias ». Ainsi, le véritable nom d’un acteur pourra être suivi de cet AKA, introduisant le surnom de celui-ci : Titi aka la Star.

Au départ, pour écrire correctement A.K.A, il ne fallait pas oublier les points. Puis ceux-ci ont eu tendance à disparaitre puis ont totalement disparu. De ce fait, je n’ai pas fait d’erreur en écrivant le sigle sans point. Cette disparition s’est également observée à l’oral. Au départ, on prononçait A puis K puis A. Aujourd’hui, on dit tout simplement Aka.

définition AKA

Dans le rap aussi

Bon, aka est donc utilisé pour signifier le pseudo d’une star, comme Madonna qu’on surnomme MADGE. Mais cette pratique a fini dans le monde du rap. Si vous écoutez ou lisez des textes de rap, vous l’avez sans aucun doute entendu ou lu. Nombreux sont les rappeurs (Sexion d’Assaut, Hace Lemsi, par exemple) qui mettent assez régulièrement du AKA dans leurs textes. Puis l’acronyme s’est invité dans le langage SMS et est à présent utilisé par tous pour désigner le surnom de quelqu’un. La formule correcte met en premier le véritable nom de la personne dont on parle puis AKA et son surnom (et non l’inverse).

Avec les rappeurs, Aka a aussi trouvé un autre sens. Ainsi, on trouve dans de très nombreuses chansons, l’acronyme Aka utilisé pour faire une comparaison. On l’emploie alors pour mettre en lien la personne et l’adjectif qui lui correspond. On dira alors « Bidule Aka Crétin » (vous imaginez bien que dans le rap, ce n’est pas l’adjectif le plus employé, mais je reste poli !).

Aka va alors mettre en valeur l’adjectif utilisé. C’est une sorte d’outil pour insister. Bidule est vraiment très crétin. On peut évidemment l’utiliser pour dévaloriser quelqu’un, mais aussi pour l’encenser. Vous pouvez ainsi complimenter ou ruiner une personne avec ces simples trois lettres. Pour simplifier, c’est un genre de mise en gras oral.

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Un emploi qui se généralise

Comme beaucoup d’expression utilisée dans le rap, Aka est devenu un terme commun, très utilisé par les jeunes aussi bien à l’oral que via les SMS.

On peut ainsi rencontrer Aka de plus en plus souvent. Tout d’abord dans sa simple signification. Notre Bidule Dudule Aka Superstar. Mais aussi pour indiquer l’adjectif parfait qui correspond à notre homme. Bidule Aka abruti numéro un.

Ce sigle s’applique aussi bien à une personne qu’à une entreprise. On pourra ainsi désigner (et donc décrire) un réseau social, une marque de smartphone, un supermarché…

Pour vous donner un exemple clair, vous pourrez dire Apple (ou Samsung, soyons juste), Aka marque la plus vendue au monde. C’est un exemple basique, mais qui vous montre bien comment Aka peut être employé. Car on peut en effet faire suivre l’acronyme d’un simple adjectif, mais aussi d’une expression plus complète. Vous pourrez aussi désigner votre réseau social préféré comme suit XX Aka le réseau social le plus utilisé ou le plus moderne et ainsi de suite. Aka sera alors employé comme « aussi connu en tant que ».

Revenons dans le rap quelques instants. Vous pourrez ainsi trouver un bon exemple avec Wati House de Sexion d’Assaut : « Numéro 1 n’en doute pas, Wati B a.k.a le bateau qui coule pas ». On peut ainsi user et abuser d’une expression (plus ou moins longue) après Aka.

Une formule qui s’étend

Ne soyez donc pas étonné si vous entendez votre ado employer aka dès qu’il veut comparer quelque chose ou donner un surnom. Le sigle devient de plus en plus banal. On peut le prononcer à l’anglaise (le A devient un è) ou à la française (A reste A). Les deux se font sans aucun problème. Et que vous le prononciez à la française ou à l’anglaise, vous ne serez pas ringard.

Aka s’utilise enfin pour caractériser une chose, quelle qu’elle soit. Il prendra alors le sens de autrement dit, mais aussi de c’est-à-dire.

Certaines personnes ayant recours au libertinage se donnent un surnom pour rester anonyme

Notons également que lorsque Aka est employé pour caractériser une personne, il y a toujours une petite note d’humour donnée par cet acronyme. On ne se moque (en principe) pas, mais la caractéristique désignée amuse.

Un peu d’histoire

Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas être long dans ce domaine. Sachez que Aka s’emploie depuis très très longtemps dans les pays anglo-saxons (bien avant les années 1960). En France, on le voit apparaitre d’abord ponctuellement en tant que « aussi connu » plus tardivement dans les revues parlant de cinéma ou de chanson dès les années 1990. Il reste minoritaire, alias étant plus choisi.

Au début des années 2000, il entre dans le langage courant des jeunes Français comme « alias », mais aussi comme moyen de comparer.

D’autres significations ?

Je vais terminer pour être totalement complet par les autres utilisations du mot Aka dans le langage. Vous pourrez ainsi trouver que Aka désigne un peuple de Pygmées bantous nomades que l’on trouve uniquement en Afrique : Sud de la République Centrafricaine et Nord Congo. Vous pourrez ainsi consulter certains articles savants et trouver notre Aka (toujours avec une majuscule dans ce cas). Il pourra alors être écrit avec un h : akha ou deux kk. Aka est aussi employé pour désigner une langue bantoue.

Akha pourra encore rarement désigner un peuple Birman

Enfin, Aka correspond aussi à une rivière congolaise qui délimite le parc national de la Garamba, non loin du Soudan du Sud, dans la province du Haut-Uele.

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