Le « No Bra » n’est pas un effet de mode. Derrière ce mouvement se dissimulent des problématiques sociétales que nous ne pouvons plus ignorer. Découvrez les origines et les effets du No Bra au quotidien.

No Bra, qu’est-ce que c’est ?

L’expression signifie « ne pas porter de soutien-gorge ». Les femmes qui ne portent plus de soutien-gorge peuvent observer des bienfaits au niveau de leur poitrine ainsi que sur l’ensemble de leur corps. Le bien-être est décuplé. Selon plusieurs études, le No Bra permet aux femmes de se sentir beaucoup moins oppressées tout au long de la journée. Le maintien naturel de la poitrine permet également de constater une remontée des mamelons d’environ 7 mm par an, par rapport à l’épaule.

Les femmes peuvent observer un raffermissement de leur poitrine ainsi qu’une disparition des vergetures. Outre le sentiment de liberté, le No Bra offre un meilleur confort quotidien aux femmes. La liberté de mouvement est réelle.

Le No Bra ne concerne pas que les petites ou moyennes poitrines. Même un bonnet F peut être mis en valeur avec une brassière sans armatures. Ce type de soutien est beaucoup moins inconfortable qu’un soutien-gorge classique.

D’où vient cette tendance ?

La tendance du NO Bra et soutien gorge vient des États-Unis. Le mouvement initial remonte aux années 1960. Il se fonde sur une libération du corps féminin. Le soutien-gorge est alors considéré comme inconfortable et d’une utilité toute relative. En effet, cet accessoire vestimentaire incarne bien trop souvent l’antithèse du confort : bretelles qui tombent, coutures très serrées, baleines qui blessent la peau, etc.

Le No Bra remet en cause l’injonction selon laquelle les femmes devraient porter un soutien-gorge dans l’espace public. Il incarne encore une protestation face à l’hypersexualisation de la poitrine des femmes, dont est notamment responsable l’industrie de la pornographie.

Depuis 2012, plusieurs blogs et magazines féminins proposent des retours d’expérience sur le fait de ne pas porter de soutien-gorge. Les publications abordent la nécessité de libérer les mentalités et de décomplexer les femmes face à de nombreuses idées préconçues.

Le mouvement recouvre une dynamique en 2018 avec le hashtag #nobrachallenge sur les réseaux sociaux visant à encourager les femmes à laisser de côté le port du soutien-gorge. Les différents confinements relatifs à la pandémie de Covid-19 ont également permis à de nombreuses femmes d’expérimenter le No Bra pendant plusieurs semaines, toute la journée, chez elles.

Et l’hygiène dans tout cela ?

Les Françaises sont nombreuses à le reconnaître, il leur arrive de porter plusieurs jours d’affilée le même soutien-gorge. Peut-on parler de défaut d’hygiène ? Certainement pas. Rappelons qu’un bon soutien-gorge, qui vous apporte un minimum de « confort », coûte assez cher. La durée de vie de cet article de lingerie n’est pas non plus réputée pour être tenace. Toutes les femmes n’ont donc pas pléthore de soutiens-gorge dans leur penderie.

Selon des médecins spécialistes en immunologie, une bonne hygiène de vie permet de pouvoir porter son soutien-gorge jusqu’à trois jours. Il faut bien évidemment prendre en compte la sudation. Toutefois, la brassière, le soutien-gorge d’allaitement ou de sport doivent être lavés systématiquement après une journée de port.

De fait, ne pas porter de soutien-gorge ne pose aucun problème d’hygiène. Il n’y a absolument aucune raison pour que le fait de ne pas porter de cet accessoire soit synonyme de manque d’hygiène. Bien au contraire.

Qu’en pensent les hommes ?

Beaucoup d’hommes ont saisi le fait que porter un soutien-gorge pouvait s’apparenter à un réel inconfort pour les femmes. Cet article de lingerie est aussi considéré par de nombreux hommes comme un outil de séduction utilisé en privé.

Certains sondages font néanmoins froid dans le dos. Selon une étude réalisée sur le « No Bra » par l’IFOP en 2020, 20 % des interrogés estiment que la vue des tétons féminins atténue la gravité d’une agression sexuelle. Dans ce pourcentage, il y a une proportion égale de femmes et d’hommes. Ce préjugé étonnant et insoutenable démontre que notre société a encore beaucoup de progrès à faire en matière de mentalité.

Selon ce même sondage, 39 % des hommes et 30 % des femmes interrogés considèrent qu’ « une femme qui ne porte pas de soutien-gorge est une femme qui veut attirer l’attention. » Nous comprenons pourquoi pour beaucoup de femmes, le port du soutien-gorge est une nécessité en milieu professionnel pour faire face à la sexualisation systématique du corps féminin. Au vu des harcèlements à caractère sexuel, il apparait compliqué de se débarrasser du soutien-gorge. Il reste donc encore beaucoup de chemin à parcourir pour libérer le corps de la femme de cette vision consommatrice qui prévaut dans nos sociétés.

Et les mecs qui ne portent pas de sous-vêtement, on en parle ?

Nous pourrions être tentés de comparer le mouvement « No Bra » au fait que certains hommes revendiquent le fait de ne pas porter de caleçon ou de slip. Les deux mouvements n’ont pas réellement la même portée symbolique ni les mêmes problématiques hygiéniques. Nous avons vu que ne pas porter de soutien-gorge n’avait aucune incidence sur la propreté des seins. Peut-on en dire autant à propos des caleçons et des slips ?

Plusieurs études scientifiques tendent à affirmer que le port trop serré de pantalons et de sous-vêtements chez l’homme atténuerait la qualité des spermatozoïdes. Une température supérieure à 22 °C pourrait nuire au fonctionnement des testicules. Toutefois, le professeur Droupy, urologue au CHU de Nîmes, déclarait que le port des sous-vêtements par les hommes n’avait que peu d’impact sur la fertilité masculine. La cigarette, l’alcool, le cannabis et une alimentation de mauvaise qualité sont bien plus susceptibles d’impacter la fertilité.

Le port de slips ou de caleçons est indispensable, selon le docteur Catherine Solano. Et cela concerne autant les hommes que les femmes. En effet, ces sous-vêtements doivent être changés tous les jours pour plusieurs raisons. Ne pas les porter, c’est l’assurance d’avoir des particules d’urine et de selles qui se collent à votre pantalon. Autrement dit, il s’agit du meilleur moyen pour attraper des infections de l’appareil général. Et à la médecin de préciser que « les soutiens-gorge, eux, ne sont pas forcément indispensables sur le plan de l’hygiène ».

Le mouvement du « No Bra » ne saurait avoir son pendant masculin à travers le « No slip ». Du point de vue de l’hygiène, ne pas porter de soutien-gorge n’a aucune incidence. Le No Bra permet aux femmes de se libérer d’un accessoire qui est inconfortable. Il remet encore en cause une vision sociétale du corps des femmes qu’il convient de revoir en urgence.

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