On l’utilise au quotidien au bureau, à l’école ou à la maison. Le stylo à bille est une véritable star. À ce jour, on ne compte pas moins de 100 000 milliards de stylos à bille vendus à travers le monde. Mais connaissez-vous l’histoire de ce petit objet si utile ? On vous en dit plus.

Une idée unique

On trouve les premières traces du stylo à bille à la fin du XIXe siècle, plus précisément en 1888 auprès d’un tanneur américain du nom de John J. Loud. Celui-ci imagina un stylo d’apparence toute simple pour noter les côtes sur les cuirs qu’il utilise. C’est la première fois que la bille est utilisée. Un brevet est déposé. Toutefois ce système montre des faiblesses, car l’encre sèche vite, ce qui rend le stylo inutilisable.

Trente ans plus tard, on retrouve des traces du stylo à bille. Un monsieur Pasquis reprend l’idée et va présenter en 1919 son invention au concours Lépine. Il dépose un brevet de sa version, mais il n’arrive pas à mettre au point celle-ci.

L’idée est reprise une trentaine d’années plus tard en Hongrie. Le journaliste László Biró va observer des enfants qui jouent aux billes dehors. Lorsque les billes traversent une flaque d’eau, elles laissent une trace sur le sol. L’idée lui vient que cela pourrait être la même chose avec de l’encre.

histoire du stylo à bille

© Can Stock Photo / spaxiax

Il travaille alors avec son frère, un chimiste du nom de György pour améliorer trois axes sur le stylo d’origine : la bille, l’encre et le système d’alimentation. Ils étudient le roulement à billes et l’encre nécessaire pour que le système fonctionne parfaitement bien, et sans sécher. Ils se penchent sur l’encre utilisée dans l’imprimerie et vont reprendre l’encre à séchage rapide des journaux qui limite les taches par frottement. Il intègre alors celle-ci à un stylo, faisant suite à Slavoljub Penkala qui travailla sur un stylo à plume contenant ce type d’encre. Toutefois la viscosité ne convenait pas, car elle s’écoulait très mal.

Le travail des deux frères finit par payer et en 1938, ils déposent le brevet du stylo à bille. Mais, lorsqu’en 1943, la Hongrie met en place les lois antijuives, les deux frères doivent quitter leur pays pour s’expatrier en Argentine. Ils laissent un peu de côté leur travail. Ils changent de nom et vont déposer un nouveau brevet en juin de la même année. Ils commercialisent le stylo « Birome ». Ce stylo connaît un certain succès en Hongrie, appellation toujours utilisée aujourd’hui, et sera utilisé par la Royal Air Force. La pression de l’encre conviendrait alors très bien à la pression de l’altitude.

Il est employé pour l’écriture manuelle et son succès va s’exporter assez rapidement à travers le monde.

C’est alors qu’il arrive en France.

Le Birome devient le Bic

L’homme d’affaires français Marcel Bich est le directeur de production de l’entreprise « Encres Stephens ». Il achète un atelier dans les Hauts-de-Seine (à Clichy) où il va installer sa société P.P.A (Porte-plumes, Porte-mines & Accessoires) avec son partenaire Édouard Buffard. Le succès se fait attendre. Il va alors reprendre le brevet des frères Biró. Il crée en 1950 un stylo à bille, le Bic, qui reprend le principe du stylo d’origine hongroise. L’entreprise P.P.A devient Bic peu d’années après (en 1953) et fait face à un procès pour plagiat de la part des frères hongrois. Cinq années plus tard, Bic rachète la société des Biró. Le stylo Bic peut alors conquérir le monde.

Bich retravaille le procédé. Il va ainsi modifier la cartouche d’encre et retravailler l’encre elle-même pour ralentir le séchage de celle-ci. Un stylo Bic peut alors avoir une autonomie de plus de 2 km. Il se penche également sur la section du tube qui à l’origine est ronde. Il imagine une section hexagonale qui va empêcher le stylo de rouler sur la surface sur laquelle il est posé (une invention très utile pour éviter aux utilisateurs de rattraper leur stylo avant qu’il ne tombe). Il va également changer le tube. Celui-ci devient transparent. Cela permet de voir le niveau l’encre. Ce premier stylo Bic est commercialisé sous l’appellation Bic Cristal. Il est vendu dès le début des années 1950 à 50 centimes, ce qui correspond à un prix vraiment très bas pour l’époque.

L’évolution du stylo à bille

Ce stylo à bille connaît évidemment une évolution au fil des années pour offrir à ses utilisateurs plus de facilité d’utilisation. En effet, nous sommes passé de simples stylos à des stylo bille luxe de plus en plus travaillés et surtout au design plus élaboré.

Concernant l’encre, à l’origine composée de pigments mélangés à différents solvants et acides gras, on peut observer que les dosages de ces composants varient. Les acides gras sont utilisés pour lubrifier la bille et donc permettre une utilisation optimale. On trouve ainsi des stylos à encre hybride dont l’encre est beaucoup moins visqueuse et donc sèche plus vite.

On trouve aussi aujourd’hui des versions du Bic rechargeables

Vous avez aussi pu remarquer que le basique BIC est aujourd’hui décliné en de multiples versions. Il peut s’habiller de différentes breloques, d’une surface antidérapante, de couleurs variées, de motifs originaux, être composé de matières plus étonnantes comme le bois ou le cristal…

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